Bases légales pour la communication électronique dans le domaine judiciaire

 

La loi fédérale sur les plateformes de communication électronique dans le domaine judiciaire  rend obligatoire la communication électronique dans le domaine judiciaire pour les utilisatrices et utilisateurs professionnels, pour les autorités administratives participant à une procédure judiciaire ainsi que pour les autorités judiciaires. 

 

Ce calendrier ne s'applique qu'aux procédures en droit civil et pénal, aux procédures devant le Tribunal fédéral ainsi qu'aux procédures administratives fédérales.

Pour les procédures administratives cantonales, ce sont les décisions d'entrée en vigueur du canton qui s'appliquent.

Source: Office fédéral de la justice

Quel est l'objet de la LPCJ ?

La Loi fédérale sur les plateformes de communication électronique dans le domaine judiciaire (LPCJ, art. 3 à art. 16) prévoit la création d'une corporation de droit public, justitia.swiss, chargée d'exploiter et de développer la plateforme du même nom. Cette entité entrera en fonction dès l'entrée en vigueur de la LPCJ et lorsque la Confédération et au moins 18 cantons auront signé la convention de fondation.

Par ailleurs, la LPCJ définit les exigences techniques de la plateforme justitia.swiss ainsi que ses fonctionnalités, notamment :

  • Registre des adresses : afin de pouvoir remettre des documents ou accorder un droit de consultation aux tribunaux, autorités et autres utilisateurs enregistrés sur la plateforme, un répertoire est nécessaire. En raison de l'obligation, les autorités (tribunaux, autorités pénales et administratives) et les avocates et avocats ainsi que les personnes représentant  les parties à titre professionnel doivent disposer d'une adresse sur la plateforme.
     
  • Interface avec les applications métier : une interface pour la plateforme est mise à disposition permettant aux applications métier de communiquer directement avec elle. Cela permet aux applications métier de transmettre et de récupérer des documents sur la plateforme de manière automatisée (art. 19). 
     
  • Authentification des utilisateurs de la plateforme : pour pouvoir utiliser la plateforme, les utilisateurs doivent s'authentifier. Cela se fait au moyen d'une identité électronique qui doit au moins correspondre au niveau de sécurité substantiel ou élevé conformément à la loi fédérale du 27 septembre 2019 sur les services d'identification électronique (LSIe)30 (cf. art. 3 al. a OR-LPCJ).
     
  • Protection des données : étant donné que la plateforme est utilisée dans un domaine très sensible, il faut veiller à ce que la protection des données soit adéquatement respectée. C'est pourquoi l'exploitation de la plateforme est soumise à l'obligation que les serveurs respectifs soient physiquement situés en Suisse et que seul le droit suisse soit applicable à cette plateforme. Les tiers qui sont impliqués et qui bénéficient d'un accès aux données doivent également avoir leur siège ou leur domicile en Suisse et être soumis au droit suisse.

Lire la LPCJ

 

Impossibilité d'accéder à la plateforme

Si la plateforme n’est pas accessible le jour de l’échéance d’un délai, l’échéance est reportée au jour qui suit celui où la plateforme est à nouveau accessible.

Si celui-ci tombe sur un week-end ou jour férié reconnu, alors le délai est prolongé jusqu'au jour ouvrable suivant. Le droit cantonal déterminant est celui du canton où l’autorité qui dirige la procédure a son siège (art. 26 LPCJ).

 

Entrée en vigueur de l'obligation de communiquer par voie électronique

En décembre 2024, le parlement a adopté définitivement la LPCJ. Le Conseil fédéral fixera probablement la date d'entrée en vigueur exacte de la loi pour l'été 2025. Les dispositions relatives à la corporation de droit public et à la protection des données devront entrer en vigueur en premier, suivies un an plus tard des autres dispositions (articles relatifs à la plateforme). À partir de cette date (soit probablement le 1.7.2026),

  • les avocats pourront déposer leur requête par voie électronique de manière facultative sur la plateforme justitia.swiss ; 
  • les autorités (tribunaux, ministères publics et autorités administratives) devront avoir un profil sur la plateforme ;
  • elles devront accepter les écrits des avocates et avocats ; 
  • elles pourront effectuer des notifications aux avocates et avocats.

Les cantons disposent d'une certaine marge de manœuvre dans la mise en œuvre : ils auront la possibilité, au cours de cette période de transition de cinq ans, de fixer eux-mêmes la date précise à laquelle l'obligation de communiquer via la plateforme justitia.swiss (ou une autre plateforme) entrera en vigueur sur leur territoire. Les cantons devront annoncer leur date choisie au moins trois mois à l'avance au Département fédéral de justice et police.

L'obligation de communiquer par voie électronique pour les avocates et avocats vaut à partir de l'entrée en vigueur de la LPCJ sur le territoire cantonal. À partir de ce moment-là, le dossier électronique devient le dossier principal pour les autorités. Néanmoins, les anciennes règles de procédure s’appliquent aux procédures en cours au moment de l’entrée en vigueur (art. 407g du Code de procédure civile suisse et art. 103c du Code de procédure pénale cf. annexe LPCJ). 

L'introduction ne pourra avoir lieu avant un an (probablement en juillet 2027) et devra se faire au plus tard cinq ans après l'entrée en vigueur de la loi (articles concernant la plateforme). Ainsi, à partir de 2031 au plus tard, tous les acteurs professionnels du secteur judiciaire, tels que les avocates et avocats, les tribunaux et les autorités administratives, devront obligatoirement recourir à une plateforme électronique pour leurs communications.

Lire le guide pratique sur la LPCJ