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07.11.2024
Bâle-Campagne

Pilote à Bâle-Campagne : les raisons d'un démarrage précoce de la numérisation

En quoi la numérisation précoce des processus de travail au sein des autorités judiciaires représente-t-elle un atout ? Comment les personnes dirigeantes peuvent-elles accompagner les collaboratrices et collaborateurs de manière optimale sur la voie de la transition vers le numérique ? Et à quoi faut-il veiller lors du lancement de son projet de numérisation ? Dans cet entretien, Jacqueline Bannwarth, procureure générale du canton de Bâle-Campagne, décrit les différentes étapes de la mise en œuvre de Justitia 4.0, en mettant en évidence le rôle de l'équipe projet et les enjeux liés à cette transition numérique.

Le projet de numérisation prend de l’ampleur

En phase avec le projet national, le ministère public de Bâle-Campagne a lancé ses propres initiatives de transformation numérique en parallèle de sa participation aux groupes d'experts de Justitia 4.0. Le projet de numérisation interne a été lancé il y a environ deux ans et demi, comme le précise Jacqueline Bannwarth, procureure générale du canton de Bâle-Campagne. L'organisation et la planification ont eu lieu dans le cadre de la création des services centraux, qui sont responsables de tous les projets, y compris de la transition numérique. En 2024, une nouvelle étape importante a été franchie dans la mise en œuvre de Justitia 4.0 : « Depuis neuf mois environ, nous avons constitué une équipe de base qui se réunit chaque mois et fait progresser le projet à grands pas. », explique Mme Bannwarth. Cette équipe est composée d'un chef de projet, d'un business analyste, d'une juriste, d'un informaticien, d'une chargée de communication et d'elle-même en tant que procureure générale.

Les avantages d’un démarrage précoce

Le ministère public de Bâle-Campagne a décidé très tôt de devenir autorité pilote afin d'être présent dès le début et de pouvoir participer au développement de la plateforme. « Nous testons un produit qui n'est pas encore totalement au point », explique Jacqueline Bannwarth. « Des adaptations aux besoins des utilisateurs sont encore possibles à ce stade, et nous souhaitons y contribuer et faire en sorte que nos exigences soient prises en compte, dans la mesure du possible ». Le fait d'entamer le projet pilote à un stade précoce permet en outre de se familiariser lentement avec la numérisation et d'adapter les processus de travail en conséquence avant l'entrée en vigueur de la LPCJ.

« La transition numérique est pour nous un sujet très important et nous voulons être de la partie dès le départ, pour avoir assez de temps aussi, pour nous préparer et nous familiariser aux changements à venir. Nous sommes obligés d’adapter nos méthodes de travail, et la phase pilote nous permettra de les expérimenter concrètement. »

Jacqueline Bannwarth, Procureure générale canton de Bâle-Campagne

Information adaptée aux besoins du personnel

Selon la procureure générale du canton, il est essentiel pour le ministère public de Bâle-Campagne de bien informer les membres de son personnel tout au long du parcours de numérisation. Elle veille tout particulièrement à communiquer en temps voulu et de manière appropriée, afin de ne pas surcharger les collaboratrices et collaborateurs, mais de leur transmettre de manière ciblée les informations dont elles et ils ont besoin. « Cela signifie que nous ne parlons pas de changements conséquents à venir, mais nous adaptons l’information en fonction des besoins du moment afin de motiver les collaboratrices et collaborateurs sans les submerger ». Il est en outre important que les cadres donnent l'exemple et fassent preuve d'enthousiasme pour le projet afin d'entraîner les collaboratrices et collaborateurs dans cette aventure.

Défis et conseils pour le pilote

Actuellement, le ministère public mène un projet pilote avec des avocats sélectionnés et la chambre du tribunal des mesures de contrainte du tribunal pénal de Bâle-Campagne. Pour Jacqueline Bannwarth, le plus grand défi consiste à gérer le projet pilote en plus du travail quotidien. Cela représente une charge supplémentaire pour toutes les personnes impliquées, même si de nouvelles ressources ont été créées, comme le poste de business analyste. Malgré cette charge, Jacqueline Bannwarth est convaincue des avantages à long terme de la numérisation : « Il y aura un allègement du travail. Nous serons en mesure de travailler plus efficacement et cela aura un effet positif sur notre charge de travail ». En guise de recommandation pour d'autres cantons pilotes, elle conseille de commencer la planification suffisamment tôt, mais d'aborder le projet avec une petite équipe et une mise en œuvre progressive, car une trop grande organisation n'a guère de sens.

Jacqueline Bannwarth a étudié la jurisprudence à l'Université de Bâle. Après ses études, elle a effectué différents volontariats dans le canton de Bâle-Campagne, puis a pris un poste d'enquêtrice auprès de l'ancien Statthalteramt de Laufen. Elle a ensuite été élue préfet adjoint et, en 2002, préfet du district de Laufen. De 2011 à 2021, elle a dirigé une division principale en tant que procureure en chef. Depuis 2021, elle est la procureure générale.

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