Les organes directeurs et l’équipe de projet Justitia 4.0 ont appris avec une profonde tristesse le décès de M. Paul Tschümperlin, survenu le 17 août 2022, des suites d’une maladie soudaine et brutale qui l’a assailli quelques mois avant son départ à la retraite. Ils souhaitent ici lui rendre hommage.
Né le 16 avril 1956 dans le canton de Schwyz, docteur en droit et titulaire du brevet d’avocat, Paul Tschümperlin a été, pendant plus de trente ans secrétaire général du Tribunal fédéral (cf. https://www.bger.ch/fr/index/federal/federal-inherit-template/federal-richter/federal-generalsekretaer-1.htm). Dans sa fonction, il a joué un rôle déterminant dans le rapprochement des ordres judiciaires cantonaux et fédéraux, initiant des rencontres régulières avec ses homologues cantonaux. Il a ce faisant permis à ces derniers, année après année, d’identifier les enjeux communs et de partager leurs expériences. Le mouvement lancé par ses soins a progressivement permis aux intéressés de développer des échanges, de se rapprocher lorsque la défense des intérêts de la justice le justifiait et de collaborer dans des projets communs lorsque la chose avait du sens.
Paul Tschümperlin a été un acteur central du projet Justitia 4.0, dont il peut être considéré comme l’un des pionniers. Conscient très tôt des opportunités offertes par les technologies de l’information, du retard pris par la justice suisse dans ce domaine et de l’inadéquation du cadre légal existant, il a été l’un des premiers à proposer que les ordres judiciaires cantonaux collaborent avec le Tribunal fédéral à la transition numérique de la justice. Soutenu par la commission administrative du Tribunal fédéral et la conférence de la justice, il a constitué un groupe de travail, dont les membres devaient représenter la diversité des organisations judiciaires cantonales et de leur environnement informatique. Le groupe de travail eDossier était né. Au terme de discussions conduites avec les représentants de la conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police, le projet a été structuré et sa gouvernance définie : c’était le lancement de Justitia 4.0. Paul Tschümperlin a continué à s’investir sans compter dans ce projet complexe, en acceptant l’un des deux sièges de co-président du comité de projet de Justitia 4.0.
Il en fallait des compétences pour réussir à initier ce mouvement de rassemblement dans un domaine où le fédéralisme et la séparation des pouvoirs impliquent un éclatement des compétences organisationnelles, budgétaires et décisionnelles. Paul Tschümperlin a mis les siennes à disposition pour ce faire, avec générosité, enthousiasme et modestie. Grâce à la légitimité provenant de sa fonction et de sa large expérience, il a fédéré les énergies et les compétences nécessaires. Rigoureux et professionnel en toute circonstance, amoureux de notre pays et de ses institutions, patient et persévérant, Paul aimait les gens et les relations sociales. Doté d’un solide sens de l’humour, d’un grand entregent et d’une grandecapacité d’écoute, il mettait chacune et chacun à l’aise, veillant à ce que les avis et opinions puissent s’exprimer pleinement, librement et de manière structurée. Le projet Justitia 4.0 se hâte lentement, à juste titre, de manière à prendre en considération l’ensemble des enjeux en présence, à sécuriser chacune des étapes franchies et à rectifier en temps utile la direction prise lorsque cela se justifie. Il est au milieu du gué. Le cap est toutefois donné et Paul Tschümperlin y est pour beaucoup.
Les organes directeurs et l’équipe de projet Justitia 4.0 expriment leur reconnaissance et leur gratitude à l’égard de leur ancien co-président, ainsi que leur engagement à poursuivre le travail en cours. Ils réitèrent leurs vives condoléances à sa famille, qu’ils assurent de leur profonde sympathie.
Les organes directeurs et l’équipe du projet Justitia 4.0